top of page

Cyberdéfense

Dernière mise à jour : 17 mars


Une représentation numérique d'une sécurisation réseau.
Le contrôle d'accès, première ligne de défense

Introduction


Avec l'essor des usages informatiques et communicationnels et l'augmentation des menaces en ligne, la cyberdéfense est devenue une priorité majeure pour les gouvernements, les entreprises et les individus.


Mais au fait, qu’est-ce que la cyberdéfense ?


La cyberdéfense englobe toutes les mesures et stratégies mises en place pour protéger les systèmes informatiques, les réseaux et les données contre les cyberattaques, comprenez les intrusions de tous types, les virus, les ransomwares, les keyloggers, les chevaux de Troie, notamment…


... Soit l’ensemble des logiciels ou techniques destinées à s’approprier, paralyser ou détruire un réseau, ou les appareils qui y sont branchés, voire simplement à s’emparer discrètement d’informations sensibles.


Historique de la cyberdéfense


À l'aube de l'ère informatique, les premières menaces numériques étaient relativement simples et souvent le fait de passionnés cherchant à tester leurs compétences, ou à prouver un concept.


Le tout premier virus informatique connu fut créé en 1971 par Bob Thomas qui officiait comme ingénieur chez BBN : le programme s’appelait Creeper, était inoffensif, car il avait pour seul but de se répliquer en affichant un message sur l’écran… Mais les bases étaient là !


Au début des années 1980, les virus informatiques, comme le virus Elk Cloner (1982) qui infectait le secteur de démarrage des ordinateurs Apple, ont commencé à apparaître et avec eux, les premières préoccupations en matière de sécurité informatique.


L'évolution des menaces dans les années 1990 et 2000


Avec l'augmentation de l'utilisation d'Internet dans les années 1990, les menaces se sont multipliées et diversifiées.


Les vers et les chevaux de Troie, comme le ver Morris (1988) le cheval de Troie Back Orifice (1998) ou surtout le ver ILOVEYOU en 2000, ont mis en lumière la nécessité d'une sécurité informatique plus sophistiquée.


À titre d’exemple, ILOVEYOU a infecté des dizaines de millions d’ordinateurs dans le monde. Les plateformes visées étaient Windows 98 et 2000, soit la majorité des systèmes d’exploitation en service, particuliers et entreprises confondues.


Bilan de l’attaque : 10 milliards de dollars ! Et encore, ce n’est qu’une estimation…


Les cyberattaques modernes


Aujourd'hui, les cyberattaques sont devenues plus complexes, plus coordonnées aussi, avec un potentiel destructeur multiplié. Nécessitant parfois des ressources importantes, elles impliquent souvent des acteurs étatiques et des groupes criminels organisés, voire un mélange des deux…


Les attaques par déni de service distribué (DDoS), les ransomwares et les attaques de phishing ciblées sont quelques exemples des menaces contemporaines nécessitant des réponses robustes en matière de cyberdéfense tant elles peuvent être destructrices.


Techniques de cyberdéfense


Les pares-feux


Les pare-feux sont parmi les premières lignes de défense contre les cyberattaques ; ils surveillent et contrôlent le trafic réseau entrant et sortant en fonction de règles de sécurité prédéfinies.


Par exemple, un pare-feu peut bloquer tout trafic provenant d'une adresse IP connue pour être malveillante (liste noire) ou n’accepter que des adresses connues pour être fiables (liste blanche).


Les systèmes de détection et de prévention d'intrusion (IDS/IPS)


Les IDS et IPS sont des outils essentiels pour identifier et prévenir les activités malveillantes. Un IDS analyse le trafic réseau à la recherche de signes d'activité suspecte, tandis qu'un IPS prend des mesures pour bloquer ou prévenir ces activités en temps réel.


Le cryptage des données


Le cryptage est une technique de première intention pour protéger les données sensibles. Il transforme les données en un format illisible pour les utilisateurs non autorisés. Par exemple, le protocole SSL/TLS est utilisé pour sécuriser les communications en ligne, comme les transactions bancaires.


Les antivirus et antimalwares


Les logiciels antivirus et antimalwares sont conçus pour détecter, prévenir et supprimer les logiciels malveillants. Ces logiciels utilisent des signatures de virus connues et des techniques heuristiques pour identifier les menaces.


Malgré leur efficacité globale, ces logiciels n’offrent pas une protection complète et sont démunis face à de nouveaux types d’attaques ou aux failles non encore identifiées dites « Zero Days ».

Et ils sont bien entendu inopérants face aux techniques d’intrusion par « Génie social » qui cible les habitudes des utilisateurs et leurs comportements.


Les sauvegardes régulières


La sauvegarde automatique des données est une technique essentielle de cyberdéfense, à condition qu’elle soit correctement mise en œuvre.


En cas d'attaque réussie, par exemple au moyen d’un ransomware, les sauvegardes permettent de restaurer les données sans avoir à payer une rançon.


Par exemple, de nombreuses entreprises utilisent des solutions de sauvegarde automatisées pour garantir la disponibilité continue de leurs données, mais tout aussi nombreuses sont celles qui sont insuffisamment protégées.


La gestion des accès et des identités (IAM)


La gestion des accès et des identités est une technique visant à contrôler qui a accès à quoi dans un réseau ou un système d'information.


Les solutions IAM, notamment biométriques, permettent de s'assurer que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder à certaines ressources.

Par exemple, l'utilisation de l'authentification multifactorielle (MFA) ajoute une couche de sécurité supplémentaire qui s'avère efficace.


La sensibilisation et la formation


Les utilisateurs sont souvent considérés comme le maillon faible d’une chaîne de sécurité informatique, et c’est une assertion qui se vérifie dans la majorité des cyberattaques réussies.


La sensibilisation et la formation régulières des employés sur les pratiques de sécurité, comme la reconnaissance des tentatives de phishing et d’usurpation d’identité, sont cruciales pour renforcer la vigilance d'une équipe.


Exemples de cyberdéfense à l'échelon national


Le projet Cyber Command des États-Unis


Le United States Cyber Command (USCYBERCOM) est un exemple de cyberdéfense à l'échelle nationale. Créé en 2009 et activé officiellement en 2010, il est chargé de défendre les réseaux militaires américains et de mener des opérations offensives contre les cybermenaces.


En 2018, il est devenu indépendant et dispose maintenant de son propre commandement autonome intégré.


L'initiative européenne NIS


En 2026, l'Union européenne a mis en place la directive NIS (Network and Information Security) pour renforcer la cyberdéfense au sein des États membres.


Cette directive oblige les entreprises et les infrastructures critiques à adopter des mesures de sécurité rigoureuses et à signaler les incidents de cybersécurité.


En 2022, la directive NIS 2 est promulguée : elle annonce une extension de son périmètre d'application en dehors des secteurs critiques habituels, et renforce les obligations des entités concernées, avec notamment plus de contrôles.


Il n’en demeure pas moins que malgré les directives NIS, l'Europe, la cyberdéfense reste un domaine régaliens des Etats, avec de fortes disparités selon les moyens et les sensibilités, exactement comme dans les entreprises.


Le cas de la cyberdéfense israélienne


Israël est reconnu pour son expertise avancée en matière de cyberdéfense, et ce depuis les années 1960, où la silicon Wadi (vallée du silicium) commence à accueillir ses première entreprises spécialisées, comme Elron. ou encore ECI telecom.


En raison de sa situation géopolitique, le petit pays a investi massivement dans la recherche et le développement de technologies de sécurité, et de nombreuses entreprises israéliennes sont à la pointe de l'innovation en cybersécurité, mais aussi en cyberattaques.


Leur expertise pratique est indéniable et couvre de nombreux domaines, y compris celui de la désinformation, avec des officines comme Team Jorge, mise en lumière par l’enquête Story Killers du Journal le Monde et de Forbidden Stories.


Et la Suisse ?


Un bataillon cyber, le 42, fut créé en 2022. Essentiellement composé de spécialistes miliciens civils et de quelques militaires professionnels, il a au moins le mérite d'exister.


Tardivement, en 2024 (...) la Confédération s’est dotée d’un commandement cyber avec des éléments intéressants, comme le programme SPARC, qui vise à former de futures jeunes recrues (dès 16 ans) aux techniques cyber, et ainsi à s’assurer d’un effectif suffisant de candidats, souvent passionnés, qui auront les bases nécessaires à leur future affectation.


Conclusion


La cyberdéfense est un domaine en constante évolution, nécessitant une vigilance et une adaptation continues face à des menaces de plus en plus sophistiquées, incluant la désinformation ou les campagnes de diffamation.


Les techniques de cyberdéfense, qu'il s'agisse de pare-feu, de cryptage ou de gestion des accès, mais aussi de veille sur les réseaux, sont essentielles pour protéger les données et les systèmes, sans oublier leurs duplications.


L'histoire et les exemples contemporains montrent l'importance d'une approche proactive et intégrée pour assurer la sécurité dans le cyberespace, au sens large du terme, et surtout sans jamais oublier l’humain !


En investissant dans la technologie, la formation et la collaboration, il est possible de créer un environnement numérique plus sûr, plus résilient aussi.


Certes, la cybersécurité représente un coût non négligeable, mais ce n’est qu’une petite fraction de celui d’une cyberattaque réussie qui, selon son ampleur, peut être fatale à l’entreprise ciblée.

Commentaires


bottom of page